Dessiner d'après modèle est assez simple: il suffit d'observer et de représenter les formes 2D qui se présentent à vous en des proportions conformes. Cependant, dans le cas du dessin narratif réaliste et de la bande dessinée, il faut arriver à figurer le corps humain sous n'importe quel angle, dans n'importe quelle position, avec n'importe quelle expression. Comme il est exclus de faire poser une personne à chaque fois, cela représente, à moins d'être très doué, un casse-tête sans une méthode adaptée ou une formation de centaines d'heures d'anatomie artistique que les établissements ne réalisent plus de nos jours.

Voici quelques idées. Consultez un programme de dessin réaliste en bas de page.

Elcet a animé de très nombreux stages BD pour des jeunes d'écoles, de collèges, de centres de loisirs et de vacances. Il a mis au point des tutoriaux aussi rigoureux que ceux qu'il a construit ultérieurement pour la PAO, qui presque tous ont été testés en animation. Ce pantin articulé, à découper et assembler, prend 14 postures très réalistes. Sa grande taille (env. 50 cm) oblige le participant à le réinterpréter pour le dessiner sur papier dans diverses situations, dans des décors dessinés ou photo-montés.

Tracer les traits du visage sur une balle de ping-pong permet de comprendre comment les yeux et les autres organes de la tête apparaissent selon différents angles. Vous pouvez ensuite les comparer à la réalité: ici, en survolant l'image, vous faites apparaître Sandrine López, mère adoptive de Silvia, l'héroïne d'Elcet.

Cependant, lorsqu'on dispose d'une bonne perception de l'espace, le corps humain peut être aisément modélisé comme un enchaînement de volumes simples, et notamment de troncs de cônes. Plus l'un de ces volumes est vu en raccourci, et plus ses extrémités apparaissent rondes. Plus il est vu en vraie longueur, et plus ses ellipses terminales s'écrasent pour tendre vers des segments rectilignes. Cette approche simplifiée de gestion des raccourcis, inventée par le grand artiste américain Walt REED, a permis à Elcet de devenir dessinateur professionnel en 9 mois. Elcet est le seul à l'enseigner en France. En survolant ce schéma fondé sur la méthode Reed, découvrez Iris Jacquier, dont Elcet a cédé des droits à 10 clients.

Selon la taille et la corpulence des individus, certaines proportions changent, mais non toutes. En survolant ces quatre schémas selon Reed, découvrez quatre types de personnages fréquemment utilisés dans les récits graphiques et bandes dessinées.

Une construction rigoureuse du corps et de la tête permet, certes selon différents niveaux d'exécution, de représenter des personnages en action tel que le Prince Norbert, mais aussi des elfes comme Émeralde, des aliens et toutes sortes d'animaux.

Ce petit jeu sur les expressions de visage du frère d'Iris, Nicolas Jacquier, a été apprécié par les élèves d'Elcet sous forme de modèle à découper et à recréér à la gouache, mais il n'est pas toujours facile pour les pros débutants. Un rendu correct des expressions est primordial en dessin narratif et en BD. Noter l'assymétrie des traits du visage, essentielle pour un rendu réaliste. Cliquez sur les flèches pour changer l'expression. Dans le modèle photocopié on peut changer indépendamment la bouche et les yeux pour des expressions curieuses, mais pas ici.

(Avec certains navigateurs, il arrive que Nicolas, facétieux par nature, n'apparaisse pas ou disparaisse après une première apparition! Dans ce cas, rechargez la page ou revenez à celle-ci en passant par une autre section.)

Les animaux, les végétaux et les objets peuvent eux aussi être assimilés à des formes simples. Si, dans les automobiles, les personnages tiennent un rôle important, il faut définir comment se passe l'interaction entre elles et leurs passagers afin de placer ceux-ci dans une posture plausible. Cela implique de bien se représenter les parties cachées des gens. Le rendu de gauche est une axonométrie, plus simple et adapté aux enfants, tandis que celui de droite est une perspective à 3 points de fuite, bien plus complexe, mais dont la maîtrise est indispensable pour les illustrateurs professionnels.

Que l'on s'exprime à l'aquarelle, à la gouache, au pastel, à l'aérographe, il n'existe que trois couleurs primaires pour le peintre: le cyan, le magenta et le jaune. S'y ajoutent le blanc et le noir. En numérique, toutefois, lorsqu'on vise un usage écran, on se sert de leurs complémentaires: le rouge, le vert et le bleu. Les tons les plus critiques sont les tons chair et les tons végétaux: les premiers comportent toujours une petite partie de cyan, et les seconds un peu de magenta. Faute de quoi le rendu est médiocre et choquant à l'œil.

Le dessin narratif présente différents rendus selon les médias graphiques utilisés, de gauche à droite: la petite elfe Émeralde (crayons de couleur délavés avec le Tria Blender et fond photo retravaillé sous Photoshop), Laura (papiers découpés et collés de 16 couleurs), une doctoresse thaï (crayon noir spécial), et la jeune extra-terrestre Soenÿiarnhu (aérographie Photoshop sur base d'un encrage manuel).

Les narrations graphiques et les bandes dessinées utilisent quatre principaux caractères qui doivent être illustrés de manière constante et ont une psychologie bien plus riche et nuancée qu'autrefois: le héros, l'adversaire, l'ami(e) du héros et la victime. Les héros sont de plus en plus souvent des héroïnes… Silvia Robin, ici à 32 ans, biologiste douée mais très fière et imprudente, née au Vietnam et adoptée en France, est grièvement blessée à 23 ans lors d'un accident qui s'avère être une tentative de meurtre. Elle est petite (1m57) mais musclée! Fait très rare en BD, elle ne tuera jamais en dépit de nombreuses aventures. Manuel, son oncle, garagiste, sera son premier vrai adversaire. Elisa, la jumelle de Silvia adoptée en Grande-Bretagne, douce, timide et fragile, adore sa sœur mais la taquine souvent… un peu trop! Enfin Soraya, étudiante d'anglais devenue servante, est la victime d'un ministre féroce et moyennâgeux.

Tous ces exercices et dessins sont originaux et © Elcet 1996-2004. Tous droits de reproduction et d'adaptation y compris informatiques et audiovisuels réservés pour tous pays.

Programme indicatif d’initiation au dessin narratif réaliste, sur 4 jours (28 h)

Ce programme est donné pour 28h environ. Il constitue une initiation et non une formation approfondie. En effet, chacune des différentes parties occuperait une durée d’au moins 50h dans un cursus artistique scolaire. La formation se fonde essentiellement sur des techniques manuelles et en particulier sur les travaux de David Chelsea et de Walt Reed, mais une aide informatique (logicielle) sera d’un apport important. En ce cas, les logiciels Photoshop (version 6 minimum) et soit Illustrator (version 7 minimum) soit InDesign (toute version) sont requis, ainsi qu’une imprimante (A4 minimum) et une table lumineuse (A3 ou plus de préférence).
Le formateur peut fournir les outils graphiques de base à l’exception d’une palette simple et des consommables (tubes de gouache cyan, magenta, jaune et noir notamment, papier à dessin simple) que le ou les stagiaires devront acquérir eux-mêmes.

1— La perspective
Introduction : un monde en volume. Axonométrie et « perspectives vraies ».
La représentation de l’éloignement.
Les cubes en perspective et les principes élémentaires de schématisation des objets.
Perspectives à un, deux et trois points de fuite.
Cercles et cylindres en perspective.


2— La modélisation des personnages, des animaux et des objets
Biomécanique et proportions d’ensemble du personnage par défaut dans la représentaion réaliste : la méthode Reed.
Les variantes du personnage de base : sexe, physiques.
La construction de la tête : face, profil, orientation quelconque.
Les expressions de visage.
Les vêtements.
L’homme en action.
Les animaux.
Objets techniques et architectures.
— L’interaction entre l’homme et les objets.


3— La composition des images
Points forts.
Cadrage et composition des images.


4— Les couleurs
Théorie des couleurs. Synthèse additive, synthèse soustractive.
Harmonies chromatiques et couleurs narratives.


5— Le rendu
La gestion de l’éclairage et des ombres.
Les textures : essai de différents rendus avec de l’encre de Chine, des crayons noirs, du pastel, des feutres, et avec Photoshop.



Programme : © Elcet 1996-2005. Reproduction, même partielle, interdite.

Télécharger ce programme (format Word RTF).

Retour au haut de page.